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WINE IN PARIS
7 août 2011

L’huître et la chocolatine

L’écervelée et la gourmande, l’objet du désir d’un week-end  du 14 juillet pluvieux.

 La gourmande, goulue et affamée, s’entortille chaudement autour d’un bâtonnet de chocolat. Elle le camoufle jalousement d’un feuilleté jaune doré pour empêcher quiconque d’approcher son précieux butin. L’écervelé, tête en l’air, ne pense à rien. Elle a beau prendre un air salin pour vous narguer, iodée comme elle est, il en faudra plus pour vous tromper.

Mais nous ne sommes pas nées de la dernière pluie ! A d’autres mesdames ! Entre les pins du Ferret, nous finirons bien par vous trouver…

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 Pourtant habilement, elles cherchent à nous semer. D’abord dans le brouhaha populaire d’un marché d’été, autour d’un verre de Gris blanc de chez Gérard Bertrand. Accoudées au comptoir, nous trempons nos lèvres dans ce vin surprenant à la robe si pâle qu’il est pénible à croire qu’il s agit bien là d’un rosé. Accompagné de quelques tapas grignotées sur le pouce, le ballon de ce pur Grenache Blanc, aussi gris que les cumulus qui nous surplombent se laisse boire sans trop de difficultés. "Hep garçon! La même chose s’il vous plait!"
On en viendrait presque à perdre le cap et abandonner la poursuite de nos deux fugitives. Et ce qui devait arriver arriva... Le serveur était mignon, la tête nous tourne, et on oublie.

Dépitées de s’être fait si facilement flouées, nous sommes bien décidées à ne pas les laisser s’échapper une seconde fois. Mais pas question de lésiner sur la soirée. La côtelette d’agneau craque divinement sous la dent, et le Domaine de Chevalier, animal, puissant et fruité en bon Pessac-Léognan, affiche son millésime caniculaire pour réchauffer délicatement.  Des ailes nous poussent et, malgré le vent et la pluie, l’envie de sortir se fait sentir. Ce sera donc, immanquablement, un détour par le Sail Fish, car il faut tester les endroits prisés de la pointe au moins une fois dans la saison. Qui sait, si ça avait changé ? Adossées au bar, on observe, on rit et on boit quelques bulles qui nous montent joyeusement à la tête. Et ce qui devait arriver arriva... Le serveur était mignon, la tête nous tourne, et on oublie.

Assez! Je finirais par croire que ce sont nous, les gourmandes écervelées! Elles devraient pourtant être faciles à débusquer ces deux malines… Pour la dernière fois, le plan est tout tracé. Un petit déjeuner matinal chez Frédélian, et voilà que la gourmande chocolatine est attrapée, tiède et croquante à la fois. Un apéritif chez Degrave, les pieds quasi dans l'eau, et voici que l’huitre écervelée est avalée, fraiche et charnue, une perle comme on aime.

Pour savourer les délicieux crustacés, nous buvons à petites gorgées le Château Graville-Lacoste, un Graves blanc savamment vinifié par Hervé Dubourdieu.  Un premier verre pour fêter notre victoire, un autre pour effacer les nuages qui planent au dessus de notre tête...  Le désir est enfin assouvi mais la pluie n’a pas faibli. Le serveur est il mignon? Je ne sais pas, je suis écervelée et gourmande, la tête me tourne et puis j oublie.

 

Note pour mes deux compagnes de chasse : vous êtes sans aucun doute gourmandes… mais loin d’être écervelées !

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