Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
WINE IN PARIS
4 juillet 2011

Celles qui avaient peur de ne pas avoir de table…

Une discussion animée, le niveau d’une bouteille de vin blanc qui descend à vive allure et de grands éclats de rire… Autrement dit, un vendredi soir qui commence fort.

Je crois qu’il a fallu que l’on manque d’éborgner le serveur, à force de parler avec de grands gestes exaltés, pour réaliser que le temps courrait et que notre ventre commençait à nous en vouloir terriblement de le délaisser ainsi. Il faut se rendre à l’évidence, quand le geste dépasse la parole, il est grand temps de s’arrêter. Entre deux pouffements d’adolescentes et de « conventionnelles » excuses, nous réglons le pauvre garçon apeuré et filons chercher de quoi nous restaurer.

Une petite complication se présente tout de même à nous : vendredi, dix heures du soir, en plein Saint Germain, il nous faut trouver un restaurant, sympathique évidemment, qui daigne bien nous accueillir. Peut être moins délicat pour certains de résoudre ce problème que pour d’autres monter des meubles Ikéa, mais la tâche n’en paraît pas moins ardue.

Je ne saurais dire si cela est dû à cette douce ivreté ou simplement à l’un de mes nombreux raisonnements saugrenus, mais je crois soudainement avoir une idée lumineuse.  Et si, pour se trouver une niche dans un petit resto, il suffisait simplement se transformer en appât ?

Le plus naturellement du monde, je décroche mon téléphone et pianote le numéro d’un bistrot connu dans le coin. Je sens à l’autre bout du fil que mon interlocuteur hésite à répondre favorablement à ma demande « Juste une petite table pour deux… et… et… en plus on est plutôt pas trop moches !». Trop tard ! C’est lancé. Mon amie éclate de rire, et moi je reste littéralement interloquée d’avoir osé dire une ânerie pareille. Il n’empêche, il a accepté !

Alors, la porte de la Boucherie Roulière à peine franchie, je crois que c’est à nos mines mi-enjouées, mi-penaudes qu’il nous reconnaît immédiatement et lâche un : « Alors comme ça, c’est vous les bombes ? »

bombe

Cela tombe bien, c’est la saison des pivoines car je crois que nous en prenons instantanément la couleur avant de pouffer à nouveau. Heureusement pour nous, il y a une ambiance à tout péter et notre entrée se veut presque discrète. En plus, Franck sait recevoir. Ainsi, à peine installées, nous dégustons une coupe de champagne pour nous rafraîchir un peu les idées.

Autant d’émotions nous ont affamées. Vous pouvez donc imaginer mon bonheur lorsqu’arrive une magnifique entrecôte et son os à moelle abyssal. Que demander d’autre qu’un bon Bordeaux  pour accompagner une telle assiette ? D’autant plus qu’ici, ils ont toujours de bonnes idées en matière de Bordeaux, classiques certes mais pas moins excellentes. On se rappelle volontiers du Château La Garde 2000 qui rôdait sur leurs étagères il y a quelques temps déjà. Aujourd’hui, c’est un Château Bernadotte 2001 que nous dégustons. La densité de ce Cru Bourgeois du Médoc, son fruit et sa structure répondent à merveille au charnu de la viande que nous dégustons. Je jongle entre le gros sel, ma moelle et mon verre avec une intense satisfaction pendant que nous continuons à raconter toutes sortes d’histoires désuètes.

L’entrecôte engloutie, le Bordeaux joyeusement dégusté, nous nous félicitons : il faut parfois savoir  se survendre un peu pour obtenir gain de cause. La soirée étant déjà bien entamée, nous déclinons aimablement la proposition de digestif car il ne faudrait tout de même pas que cela nous Pousse au Crime...

 

Boucherie Roulière

24 Rue Canettes 75006 Paris - 01 43 26 25 70


Pousse au Crime

15 rue Guisarde 75006 Paris

Publicité
Commentaires
Publicité
Publicité