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WINE IN PARIS
24 juillet 2011

Chatte au brillant

Il est des discussions qui sont exclusivement réservées aux soirées de filles. Premièrement, parce qu’elles n’intéressent aucunement les hommes et deuxièmement parce que, sur le fond, ils n’ont pas vraiment envie de savoir.

De nombreux sujets sont concernés, mais, sans aucun doute, celui sur notre « duvet » tant détesté en fait plus que partie. Epilation orientale, longue durée, douloureuse, définitive, à cire chaude ou froide, nous pouvons aisément débattre des heures durant sur l’(in)efficacité de la méthode employée. Une discussion de gynécée qui devrait rester éloignée des oreilles sensibles de ces messieurs.

Alors, nous faisons des efforts pour ne pas leur infliger de tels discours, mais malheureusement il est parfois si tentant de déraper. La preuve en est, dans cet épisode anecdotique, culinairement extraordinaire et pileusement intéressant…

Tout commence par le retour de l’ami prodigue, fraichement arrivé du Canada. Ce dernier, en mal de french cuisine, rêve plus que jamais de redécouvrir la gastronomie de son pays natal. Alors, en amies bien intentionnées, ces deux favorites choisissent l’endroit parfait pour de gouteuses retrouvailles.

Ce soir, c’est un basque qui va nous faire vibrer car, depuis bien longtemps, nous fantasmons sur l’inventivité exquise d’Inaki Aizpitarte. Victimes de son succès et de notre désorganisation, nous ne pourrons nous asseoir qu’au deuxième service. Qu’importe, c’est l’occasion idéale pour siroter un apéritif au bar, quelque chose de frais et d’étonnant. Pour nous, ce sera le Sauvignon Blanc de Touraine « Chez Charles » de la vigneronne Noella Morantin, un vin nature à l’impressionnant goût de pomme et à la jolie minéralité.

Pendant que les tables se libèrent, nous nous imprégnons de l’endroit, de ce bistrot authentique et sans artifice. Un homme se lève, le sourire béat et nous regarde, amusé de notre impatience. « Cela vaut le coup d’attendre » nous glisse-t-il en s’enfuyant.

La table enfin dressée, le défilé peut commencer. A chaque plat, c’est avec les yeux brillants que nous écoutons la description du serveur qui s’installe nonchalamment à nos côtés. Un jus de ceviche et sa framboise, une noix d’agneau d’une texture inimitable, des assemblages stupéfiants entre navets et fois gras puis encornets et aubergines accompagnés de leurs verdures marines et terrestres… Un exercice de style à chaque bouchée !

08-fenouil-ok

La verdure justement, parlons-en. Lorsque le lotillon arrive, fier et tendre dans son émulsion de moule, nous trépignons. Attentifs, nous écoutons la serveuse qui nous dévoile alors un secret… « La petite herbe que vous voyez là est apparentée au fenouil, mais en réalité… je peux vous le dire à vous… on l’appelle…  le poil de chatte ! »

La sentence est tombée. « LE POIL DE CHATTE ». Elle étaye son discours en nous expliquant que cela est dû à l’apparence de la dite herbe.  Le canadien devient blanc comme le lotillon, ma compère pique du nez dans son assiette pour s’assurer de la véracité de l’exposé. En effet, en y regardant bien… Inivétablement, cela déclenche quelques commentaires appétissants et bien sentis sur la pilosité de la région pubienne. Fort heureusement pour le seul homme de la tablée qui se tortille sur son siège, nous recentrons très vite le débat sur les merveilleuses chips de citron qui relèvent avec brio le bœuf sauce thaï qui vient d’arriver sans nos assiettes.

Notre bouteille de Côtes du Roussillon est déjà finie. Certes très gourmande et fruitée, à l’agréable goût de rouge à lèvres, elle manque légèrement de finesse pour la hauteur des plats qu’elle accompagne. Nous décidons donc de déguster un étonnant vin de table italien, d’une couleur légèrement cuivrée et aux senteurs d’épices et de cumin. Un mariage parfait avec la magnifique assiette de fromages puis les créatifs desserts qui viennent clore notre festin.

Repus et heureux, nous nous accordons facilement pour établir notre conclusion : si les femmes viennent de Vénus (Gillette l’a bien compris), Inaki lui vient de la plus savoureuse des planètes. Maintenant, à nous les femmes d’avoir une chatte au brillant !

Le Châteaubriand

129 Avenue Parmentier – 75011 Paris 

01 43 57 45 95

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Commentaires
M
une adresse à retenir pour quand je reviendrai sur Paris. et beaucoup d'humour
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