Un lundi soir à la quête du Graal
Le lundi soir est souvent une soirée un peu plate, je vous l’accorde, et essayer de la rendre agréable est une tâche plutôt ardue. Les rues sont désertées, les bars font grise mine, vos amis rechignent à mettre le nez dehors… Un calvaire. Mais ne nous laissons pas abattre ! Cette fois-ci, c’est décidé, un petit coup de rimmel et je pars à la recherche du Saint Graal.
Dans ce genre d’entreprise, pas question de se lancer tout seul, le risque est trop important de tourner les talons au bout de la rue lorsque vous aurez réalisé que votre seul compagnon de route est un chien errant qui dégage une odeur douteuse, que tous les feux passent au rouge sous votre nez et que cette satanée réalité vous revient en tête : nous sommes lundi soir…
C’est là que je sors ma botte secrète, mon ex calibur à moi: ma sœur cadette. A défaut d’être accompagnée par le roi Arthur, il faut bien avouer que la compagnie de son double, mais en un peu plus petit, a une certaine valeur. Un petit tour avenue Montaigne, une pirouette devant le Plaza Athénée et les trois Maseratis qui se pavanent à l’entrée (d’aucuns disent qu’il faut tenter sa chance !), et un clin d’œil à l’artiste en vogue qui sort du bar des Théâtres, nous franchissons la porte de l’Hotel de La Tremoille pour accéder au bar du restaurant Le Louis 2. Et là… mon lundi prend une toute autre consistance. Le décor est luxueux, les fauteuils moelleux, la musique lounge et la lumière tamisée. Tout va mieux. Mais ma quête ne s’arrête pas là. N’oubliant pas le but initial de ma visite, je me dirige la tête haute et l’air ténébreux pour demander sur un ton victorieux « Nous aimerions deux coupes de champagne servi dans des timbales en argent de chez Puiforcat ! ». Tétanisé, le garçon me regarde comme si j’étais vraiment déguisée en Perceval et jette un regard désespéré vers sa supérieure. Celle-ci me décroche un grand sourire et m’assure que, fort heureusement pour nous, le Graal existe, mais qu’il n’avait juste pas été demandé depuis longtemps.
Assises dans un confortable canapé, nos deux coupes en argent massif remplies d’un délicieux champagne Laurent Perrier, nous écoutons attentivement les explications. Il paraît en effet que notre graal offre des sensations optimales pour la dégustation de ce doux breuvage. Sa forme arrondie et sa pointe vrillée du dessous entrainent toutes les petites bulles au centre pour révéler merveilleusement les arômes, et ce métal, conducteur de température, vous laisse une agréable sensation de fraicheur au bout des doigts. Et vous savez ce que l’on dit : " Mains froides, cœur chaud ". Le roi Arthur n’est sans doute pas loin ! Malheureusement pour nous, seul Laurent Ruquier se prélasse dans le siège d’en face et, nous avons eu beau redoubler d’efforts pour paraître gracieuses et manipuler avec brio notre butin afin d’attirer l’attention de ces messieurs, rien à faire. D’ici la prochaine fois, je me mets au russe et je tire sur mes jambes pour avoir la taille mann equin. Peut être alors, je serai au centre de la table ronde !
14 rue de la Trémoille - 75008 Paris
Métro Alma Marceau
01 56 52 14 00
Coupe de champagne Laurent Perrier 18€ - Timbale en argent Puiforcat sur demande