La Dernière Goutte, mariée dans l'année?

14 février 2010

La Dernière Goutte, mariée dans l'année?

Ce samedi, veille de Saint Valentin, j’avais décidé d’enfiler ma toute dernière mini jupe, un décolleté pigeonnant et mes talons hauts, afin de harponner le plus efficacement possible un beau garçon qui me tiendrait la main le 14 février. J’ai eu beau avaler trois armagnacs après le déjeuner pour me réchauffer, rien à faire, le froid polaire a eu raison de moi. J’ai donc changé mon fusil d’épaule et abandonné ma tenue sexy pour une paire de bottes fourrées, un bon vieux jean et un pull de grand-mère. Avec un peu de chance, le réchauffement climatique se montrera plus conciliant, et ce sera plus facile l’année prochaine !

Un coup de fil à une bonne copine, remède imparable en temps de crise, et nous voilà parties pour un petit tour enneigé dans le 6^ème. Clope au bec et doigts gelés, nous traversons d’un pas rythmé les jardins du Luxembourg, à l’affût de l’homme de la dernière chance. Circulez, il n’y a rien à voir : des poucettes aux promeneurs de chien, seuls quelques isolés à l’œil lubrique nous ont adressé un regard…

C’est alors que je me suis souvenue que nous étions samedi, et qu’il existait un endroit sympathique où l’on propose des dégustations gratuites ce même jour. De quoi réchauffer nos petits cœurs de banquise ! Nous galopons jusqu’à Odéon, un petit tour boulevard Saint Germain et au croisement de la rue de l’Echaudé (ironie du sort sans doute) et de la rue Bourbon le Château, se trouve notre petit havre de paix. Nous poussons la porte de La Dernière Goutte : il y fait chaud, nous sommes entourées de bouteilles, nos joues rosissent… Le caviste, un américain du Michigan, nous propose d’entrée de jeu de déguster un Saumur Champigny, Domaine des Roches Neuves 2009. Le verre à la main et le sourire aux lèvres, nous continuons le tour du propriétaire, lorsque tout à coup, un jeune homme nous aborde dans un français hésitant pour nous offrir ses services. Nous avons donc vécu un instant surréaliste, où un néozélandais avec un léger air de Slimy, nous a présenté une large gamme de vins dans des termes plus où moins connus de la langue française ! Je ne suis pas sûre que nous ayons tout compri s, mais nous sommes reparties charmées et enchantées, deux bouteilles sous le bras, pour un apéritif qui s’annonçait des plus exotiques !

En d’autres termes, une cave atypique où les petits vins de propriétés côtoient les plus grand crus, des références qui changent très souvent pour éviter la routine, et des dégustations gratuites tous les samedis au cours desquelles les vignerons viennent présenter avec passion leur dernier né. Un endroit idéal pour (re)découvrir des régions comme le Languedoc, la Provence ou bien encore la Corse. De plus, pour les amateurs de produits bio, sachez que quasiment 70% de leurs vins sont issus de vignes cultivées en bio ou en biodynamie: un argument hors pair pour séduire Jean Louis Borloo ! Nous n’avons pas rencontré le patron, mais il paraît qu’il tient quelques restaurants dans le coin… De bonnes perspectives pour nos sorties futures.

Pour finir, devant la porte, je me suis heurtée à mon sommelier préféré de chez Lavinia ! Pensez-vous que c’est un signe ? En tout cas, s’il l’on ne croit pas au karma, cela montre sans doute que les bons endroits font l’unanimité… Mais, bilan de la journée : Ce n’est pas parce qu’on a la dernière goutte qu’on sera mariée dans l’année !